Triste film Pornographique

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Marquer au fer rouge la mémoire de celui qui désire

Dans l’étincelle le focus dessine le panégyrique

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Un acquiescement, un sourire et un soupire

Bander et mouiller _Oh complicité lubrique !

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Baisers torrides et attouchements mimétiques

Ne plus compter, ne plus être maître de ses mains

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Nulle convention ou supériorité phallique

Le plaisir est aujourd’hui au masculin et au féminin

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Vulve telle une naine blanche qui implose

Comme un aimant aux mille effets magnétiques

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Tendres et douces pétales roses qui éclosent

Le vaisseau fusant étincelant tel une trique

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Trouver ses plaisirs dans de telles élégances

Trous noirs béants de tous côtés que l’on nique

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Souple masturbateur dans le vertige des sens

Ouvrez grand les vannes et tous les portiques

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Pousser des reins comme pousser des cris

Porno Hard après le préliminaire porno chic

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S’abandonner au son des vocales de Thamyris

Y aller franc que c’est lubrifié : alors astique !

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Valseuses battent énergiquement le con

Allers et venues, de haut en bas : Mécanique

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Comme ces types de vérins et genres de pistons

Avec frénésie donnent la puissance hydraulique

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Oh fente humide et doux abîme vertigineux

Quelle tristesse quand cela est pour du fric

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Ô broderie de lèvres recevant le chaud essieu

Tant de besoins pour cette misère bordélique

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Le flux des vagues, écume et alcôve de l’amour

Entre la vie et la mort se joue la scène tragique

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Comme les sirènes chantant à Ulysse le non-retour

De l’extase féérique à la réalité mélancolique

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Le paradis apparaît avec ses belles fontaines

La cyprine jaillit, dégouline en flux magiques

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Rasées ou toisons frisées telles de la laine

Les pubis rebondissent _Ô soleils magnifiques !

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Les seins, les fesses, les lèvres tout en rythmique

Cymbales, tambours, cuivres, éclate le tonnerre

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L’orchestre s’emballe dans un concert symphonique

Faisant danser les vents, la mer, le ciel et la terre

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Han, han, han, comme le voilier au-dessus des eaux

Il se tend et le bois craque comme des suppliques

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La bite, le vit ou le pénis comme un flambeau

Han, han, han, voilà qu’elle lui donne la réplique

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Ne pas lâcher son jouet tel un enfant bien possessif

Addiction, illusion de manque et pulsions névrotiques

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Tout devient exagération de gestes et abus excessifs

Prendre sa dose comme d’un quelconque narcotique

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Comme dans un train où multitude y est allée

L’heure n’est hélas pas au doux voyage romantique

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Où sont passées les princesses et les contes de fées ?

Dans ce triste film pornographique

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Zahra Djam

Copyright numéro 00056463-1

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