Confinement, Huis-Clos & Introspection

(partie 3/3)

IV

(La fille du consul)

 

Sur les murs des encadrés avec des enluminures façon broderie en or de versets du Coran. Et dans un coin le drapeau de la Turquie. Dans un cadre impressionnant au fond du bureau style ottoman, la figure du président actuel : un visage sévère avec des yeux cernés et une petite moustache grisonnante. Des tapis types persans ça-et-là à même le sol sur le parquet soigneusement entretenu. La femme de ménage, une équatorienne, y passe trois fois par semaine en écoutant de la Bachata ou de la Salsa. Les meubles de bois sombre et une imposante table en chêne massif, des fauteuils à angle en tissu rouge sombre couleur bordeaux, un banc de style ottoman. Et toute l’argenterie ostentatoire posée que l’on voit à travers les portes fenêtres du meuble principal, avec des photos en noir et blanc des grands-parents, façon moustache Atatürk pour l’homme et fichu traditionnel pour la femme. Pas de sourire, néanmoins un regard perçant et un charisme rappelant toute la tragédie de « L’Homme Malade », surnom que l’on donnait à la Sublime Porte à la veille des partitions et des mandats français et britanniques, suite aux accords Sykes-Picot.

La fille du consul, à la beauté renversante eurasienne. Grande de taille comme ses beautés d'Orient ou de perse, des cheveux aux éclats d'automne. Pour un artiste une muse en mouvement. Emelle aime fumer dans sa chambre le narguilé tout en écoutant une musique soufie, au rythme des derviches tourneurs. Et lorsqu’elle écoute le Coran dans une psalmodie à la façon Abdelbasset Abdessamad elle en a les larmes aux yeux. Pourtant elle n’est pas croyante. C’est sa façon à elle de renouer avec ses ancêtres. Elle adore plutôt s’éclater en discothèque à snifer des rails de coke ou à prendre quelques petites pilules de LSD ou autres. Mais malgré cela, c’est une grosse travailleuse. Dans la semaine elle ne dort que Quatre heures par nuit, bûchant comme une furieuse. Et depuis le confinement, elle se sent comme un lion en cage. Son père est resté à Istanbul. Elle a l’appartement pour elle seule. Elle s’ennuie. Elle aimerait bien dire un petit coucou à l’étudiant du haut dans la chambre de bonne. Un petit maghrébin mignon, genre BCBG. Pourtant celle qui la fait craquer c’est la rousse du dessus, dommage qu’elle a un petit ami. Elle le trouve prétentieux comme son costume, ses souliers cirés, et ses cheveux gominés façon Mad Men ou American Psycho. Toute cette engeance bourgeoise, ces protocoles, cette bienséance, elle en a plus que par-dessus. Depuis qu’elle est petite elle voit défiler le beau monde, ambassadeurs, secrétaires d’Etat, ministres, journalistes. Elle a fréquenté les écoles les plus prestigieuses, entre Istanbul, Ankara, Londres, Berlin, et là à Paris. Elle est au téléphone avec une copine qui est restée là-bas en Turquie. Elle parle en turc.

_Je suis comme la bâtarde d’Istanbul. Si mon père savait mon inclination pour les filles, bien que je ne sois pas en réalité si catégorique. A vrai dire, je suis bi, du moins pour le moment.

_Emelle ce n’est parce qu’après un moment d’ennui et d’égarement que tu peux en arriver à ces conclusions… oui je sais que la première fois que tu l’as fait, c’est avec moi. Mais moi, tu le sais, et tu l’as toujours su, je suis lesbienne. J’ai toujours été amoureuse de toi. Et tu t’es dit pourquoi pas…

_Non, tu sais très bien que le désir et l’attirance que j’aie eu pour toi n’était pas feinte ou sur jouée, mais des plus sincères. Certes, je ne suis pas amoureuse de toi. Du moins, je n’en sais rien. Et puis ce n’est pas le moment, j’ai mes concours à passer. Peut-être qu’en goûtant à cette rousse du dessus, ou faire un plan à trois avec le jeune maghrébin qui loge dans cette chambre de bonne.

_Ah, ah, pétasse, faudrait qu’il soit d’accord.

_Je suis très persuasive tu sais. Même si la rousse, je pense qu’elle est juive.

_Ah bon ? Comment tu le sais ?

_Elle porte un joli collier fin en or, avec une étoile de David.

_Oh, ça serait une façon de réconcilier avant l’heure, Israël, la Turquie et le monde arabe… ça fait rêver.

_Tu l’as dit, hi hi hi…

_Et tu crois que le mystérieux jeune homme des montagnes de l’Atlas il en a une grosse ?

_Oh quelle question ! Tu crois que je m’arrête à ça ? A vrai dire, même si c’était un eunuque il ferait l’affaire, tant qu’il est dans mon…

_Oui, fantasme !

_On fait le pari.

_Allez, pari tenu.

_Salle pétasse, tu veux me foutre dans la merde.

_C’est toi qui te lance des défis… avant de tous mourir du Covid-19, ha ha ha ha ! Autant mourir en baisant et en prenant son pied, non?

_Conasse ! Ah ouais tu voudrais me voir mourir.

_Si je ne t’ai pas moi, pour moi seule, à quoi bon…

_Oui à quoi bon que je vive.

_Oui, hi hi hi…

_Je te laisse ma douce Hatice.

_Je t’embrasse Emelle. Fais de beau rêve, avec ta rousse et ton beau brun, hi, hi, hi… Et n'abuse pas du vibro, hi hi hi...

_Oh fait pas chier. Porte-toi bien ma belle. Et on se rappelle!

_Oui promis ma belle, je t'embrasse.

_Moi aussi.

 

V

(La comédienne & le Trader)

C’est un appartement spacieux et lumineux, avec un mobilier moderne, design et cosy. Elle est étudiante en art dramatique. Il est jeune trader. Ils sont issus de deux mondes totalement différents. Lui a fait HEC, et elle l’école des beaux-arts. Elle aime la littérature classique, Balzac, Flaubert, Shakespeare, Molière. Lui plutôt Ayn Rand et Breton Easton Ellis, et Adam Smith, Keynes, Milton Friedman, en digne Self Made Man qu’il pense être. Il avait voté Macron. Elle avait voté Mélenchon. Tout semble les séparer, et pourtant. Sa mère l’avait mise en garde, que ça n’irait pas loin, relation vouée indubitablement à l’échec. Son père y voyait l’opportunité de jouer du golf, d’élargir ses contacts, un gendre intéressant. Et lui, de son côté, ses parents voyaient cela comme une énième conquête, ce n’était pas la première ni la dernière. Ils la trouvaient trop simple et trop idéaliste, voire naïve. Mais touchante comme le chiwawa qu’ils affectionnaient dans leur résidence principale. Lui était charmé par cette étudiante qui ne passait pas inaperçue, blanche et rousse  qu'il avait croisé plusieurs fois dans les soirées tout au long de l’année, et qu’il avait rencontrée dans une party. Même au plus fort de l’été, elle prenait légèrement une teinte rosâtre, c’était le maximum de son bronzage. Un côté Fifi brin d’acier, le visage en forme de cœur, avec des fossettes adorables, la même espièglerie mais avec plus de sensualité dans la démarche et les postures. Un corps de danseuse, agile et bien proportionné. En somme, une très jolie fille. Et à son cou scintille un collier en or, avec comme pendentif une petite étoile de David, même si elle n’a eu de ses parents qu’une éducation laïque. Lui est Goy, ses parents sont protestants.

La chambre à coucher donne sur le salon, et la cuisine type américaine à l’opposé. De l’autre côté les toilettes et la salle de bain, et son bureau au bout du couloir. Le mur principal est orné d’un tableau, et on dirait du Staël, parfois du Vieira Da Silva, les couleurs sont vives et les motifs abstraits. Même le carrelage dans la cuisine fait penser à du Mondrian. Quelques statuettes en bronze façon Magritte dans la chambre à coucher et Picasso dans sa période africaine sur la commode dans le hall d’entrée. On sent l’influence artistique, le goût du visuel et de la perspective. C’est son appartement à elle. Lui trouve que c’est un quartier chic, mais populaire.

Elle révise son personnage, Inès : _Où est Florence ? (Silence de Garcin.) Je vous demande où est Florence ?

Son compagnon lui donne la réplique, Garcin : _Je n’en sais rien.

Inès : _C’est tout ce que vous avez trouvé ? La torture par l’absence ? Eh bien, c’est manqué. Florence était une petite sotte et je ne la regrette pas.

Garcin : _Je vous demande pardon : pour qui me prenez-vous ?

Inès : _Vous vous-êtes le bourreau.

Garcin, sursaute puis se met à rire : _C’est une méprise tout à fait amusante. Le bourreau, vraiment ? Vous êtes entrée, vous m’avez regardé et vous avez pensé : c’est le bourreau. Quelle extravagance ! Le garçon est ridicule, il aurait dû nous présenter l’un à l’autre. Le bourreau ! Je suis Josef Garcin, publiciste et homme de lettres. La vérité, c’est que nous sommes logés à la même enseigne. Madame…

Inès, sèchement : _ Inès Serrano. Mademoiselle. 

_Et si on arrêtait de répéter mademoiselle, ça fait plus de deux heures, une pause s’impose, s’impatiente le jeune homme. Je vous baiserais bien mademoiselle.

_Non, non, non… non encore un peu, supplie-t-elle.

_Avec le confinement ce n’est même pas sûr que vous répétiez et jouiez la pièce.

_Ne dis pas ça ! Je suis optimiste, c’est faisable.

_J’ai envie de toi.

_Alors dis-moi, tu m’aimes ?

_Mmm, oui… laisse toi faire…

_Mais alors pourquoi tu ne me le dis pas ?

_Parce que là tout de suite, je suis en train de t’embrasser et de te caresser. Je suis en train de te faire l’amour. Pourquoi des mots quand mes gestes parlent d’eux-mêmes ?

_Des gestes ça ne suffit pas. Tu sais, un viol c’est aussi des gestes, et pourtant il n’y a pas d’amour.

_Oh ! tu me fatigues. Tu me coupes dans mon élan. Pourquoi fais-tu cela à chaque fois ? Et tu compares notre relation à un viol ?

_Je ne sais pas. Ou plutôt, je doute de ton amour.

_Mais qu’est-ce que tu racontes ?

_Je crois qu’avec ce confinement je suis en train de devenir folle.

_Oui je comprends comme dans la pièce de Jean-Paul Sartre. Mais ma chérie, on baise comme des fous, et on se fait livrer. C’est ce qu’on appelle vivre d’amour et d’eau fraîche, non ?

_Je déteste lorsque la situation m’est imposée. J’aime l’improviste, l’inattendu. Et puis, rester enfermer entre ces quatre murs, ça me rend folle. Mon école, mes camarades de promo me manquent.

_Tu contactes tes copines via le téléphone, via Messenger, WhatsApp…

_Ce n’est pas la même chose que de les voir en vrai. Et Aurélie m’inquiète, elle pense qu’elle a les symptômes du coronavirus. Et que son copain la trompe.

_Vu son âge elle ne risque rien.

_Pour la tromperie ou le Coronavirus ?

_Ah , ah, tu es bête, pour le virus bien sûr. Elle doit prendre du Doliprane et attendre que ça passe. Même si son copain c’est cas, imbu de lui-même…

_Oh c’est toi qui parle ! Tu devrais te voir dans une glace…

_Ah oui ? Tu penses que je suis imbu de ma personne ? Moi… Et puis si elle a le Coronavirus, bien fait pour elle aussi, elle n’avait pas qu’à se mettre avec ce con…

_J’aimerais t’y voir. Apparemment ça peut même terrasser des plus jeunes, âgés de la trentaine. C’est pas rassurant.

_Oh, tout le monde est logé à la même enseigne. Et d’après les experts, on y passera quasiment tous. Une fois cela fait, notre organisme aura produit des anticorps. Seul un pourcentage infime y restera. C’est la sélection naturelle.

_Qu’est-ce que tu en sais ? Je pense que cela ne suffit pas, c’est pour cela qu’ils créent un vaccin. Pour être sûr.

_ Et puis, si la fin était proche, n’est-ce pas la meilleure façon de finir en amoureux comme Roméo et Juliette ?

_Je me fais du souci pour mes parents, ils sont à l’autre bout de la France. Toi tu t’en fous !

_Pas du tout.

_Oui il y en a que pour La Bourse, le CAC 40, les indices du NASDAQ, ou je ne sais quoi d’autre. Tu me dis que cette crise est une opportunité, comme un vautour attendant la chute de sa proie. Tu me dégoûtes, je me demande ce que je fais avec toi.

Il prend son smartphone, répond à quelques messages tout en souriant, et le pose négligemment sur la table basse pour aller éteindre le poêle sur le feu.

 

VI

(L’étudiant)

 

C’est une chambre de bonne. Y est aménagé un lit avec un bureau, un coin lavabo, toilette, et une douche à l’angle. Tout juste une plaque chauffante en dessous de l’unique fenêtre de toit. Le foutoir. Des livres entassés dans les coins et sur le bureau. Des chaussettes jetées ça-et-là ainsi que des caleçons. Des cartes du monde sur le mur. Un PC portable, une tablette, un smartphone et des écouteurs. Une chambre d’étudiant en somme. Vingt-cinq mètres carrés de surface. Dernière porte au bout du couloir. Jamais de bruit, comme s’il n’y avait personne, comme si c’était une porte de sortie.

Nassim y est recluse pendant des heures, quand il n’est pas à la Faculté, au restaurant universitaire ou à la BU (Bibliothèque Universitaire). Il prépare les concours pour rentrer à Sciences Po, mais il hésite aussi à faire la Sorbonne. Avec ce confinement il se doute bien que ceux-ci seront reportés, voire ne pourront pas avoir lieu cette année. On l’informera que la sélection vue les circonstances se fera sur dossier. Il appelle parfois ses parents qui sont retournés au bled, à Casablanca où ils résident. Même s’ils ont la double nationalité, tout comme lui, ils ont préféré revenir auprès de leurs proches et de leurs amis. Avec sa petite sœur qui fort heureusement est encore à la maternelle. Nassim n’a pas le choix. Il révise encore et encore, d’arrache-pied. La location de cette chambre dans cette résidence d’un certain standing lui coûte la moitié de son budget, même s’il est issu d’une certaine classe sociale marocaine. Ses parents sont fonctionnaires d’État, maintenant à la retraite. Paris qu’il connaît depuis sa tendre enfance, lors des vacances scolaires, notamment Noël et Pâques. Tout y est si cher. Et le climat depuis les gilets jaunes et les manifestants tabassés, estropiés et éborgnés, est devenu infernal. A chaque fois qu'il croise un cordon de CRS, il ne peut pas s'empêcher d'avoir une certaine appréhension. Et dès qu'il voit une manifestation, il change de rue et quitte la zone ou le quartier. Même dans les bidonvilles de Casablanca il ne ressent pas cette angoisse. Il a du mal à imaginer la France qui envoie les mêmes images de violences policières que le Chili ou les Etats-Unis.

Ces parents sont musulmans mais plutôt modérés, ils regardent les fêtes populaires telles que l’Aïd avec une certaine gêne si ce n’est dédain. Quant à expliquer la geste prophétique du sacrifice du mouton, ils préfèrent en venir à des explications spirituelles et à des rapprochements avec l’agneau pascal, plutôt que de se remémorer tout ce sang sacrificiel. C’est comme les gens qui adorent manger une viande saignante, mais qui s’indignent de voir l’abattage d’un animal. Quant à l’alcool, ils en viennent à l’explication coranique qu’il y aura au paradis des fleuves de vins cachetés, et qu’une certaine littérature arabe et mystique soufi en fait référence comme d’une manière d’atteindre l’extase. Et Nassim de se remémorer. D’ailleurs, cette chambre de bonne ils la doivent à leur relation avec le consul turc qui habite dans le même bâtiment. Qu’ils ont connu un été, lors de vacances à Marrakech.

Ils me l’avaient proposé tout en sachant que je passais mon baccalauréat que j’ai eu avec mention. Leur fille Oylum m’avait fait du rentre dedans façon beauté du Bosphore, type mi asiatique mi européenne. Elle-même me surnommaient beau regard, et un air de ressemblance avec l'illustration du fameux roman de Mishima, Amours interdites. Genre d'Appolon ou de Dieu grec. Je me regarde dans la glace, et je ne vois qu'un jeune homme plein de rêves et d'ambitions. Mais je sais que je suis loin d'être ce qu'elles disent, ou alors peut-être que je ne suis pas objectif. Dur d'avoir un avis sur soi-même, si ce n'est de la prétention et une certaine forme de narcissisme et d'orgueil.
Celle-là dans l'appartement de son père je ne la connais pas, elle doit être la petite sœur. Dans un premier temps je n’avais pas cédé à ses avances. Bien que ses parents soient un peu rigoristes, et plutôt partisans du PKK et d’Erdogan, le père qui se sent plutôt laïc peut-être par l’influence de son prénom et de celle du fondateur de la Turquie. Déjà Oylum n’aimait pas la dérive autoritaire du nouveau régime et le changement d’attitude de ses parents, même si elle-même est née à Ankara.

Nassim de tout cela il en a un souvenir précis. Sa petite sœur dont il ne connaît pas le prénom a un sourire encore plus espiègle. Il a hâte de lui parler. Parfois il la croise avec son masque et ses yeux qui roulent comme des billes. Tout comme la jolie rousse au bout du couloir. Mais il n’aime pas son copain, avec ses chemises et ses costards de VRP.

Qu’est-ce que le temps paraît long dans ce vingt mètres carrés. Je n’en peux plus. Les cours par visio correspondance, et les médias et les politiciens qui se contredisent, on se croirait dans un avion sans pilote.

Nassim se masturbe en regardant des vidéos sur Youporn, ça le calme. Et puis, il se désespère. Il sait que ce n'est pas de l'amour, juste des mises en scènes improbables, mécaniques, comme manger dans un Fast-Food, sans désir. Il rêve d'une histoire passionnelle. Il ne sait pas quoi, mais il espère que cela va arriver. Après tout, depuis cette pandémie, ce que l'on peut se dire c'est que tout peut arriver. Même le président a parlé du monde d'après. Il sait très bien que pour les étudiants et pas seulement, tout est compliqué. Déjà que la vie estudiantine était assimilée à la précarité... et s'ils ne contractent de prêts auprès de la banque, qu'ils mettront des années à rembourser, c'est même pas la peine d'envisager des études longues. Sans parler de celle qui se prostituent de façon déguisée. Oui tout cela il en avait conscience. Ses moyens étaient limités, même si ses parents n'étaient pas pauvres comparé au niveau de vie du Maroc. Mais comparé à ici, ils étaient comme des smicards. Quarante mille dirhams par mois ce qui est énorme là-bas, soit 4000 euros à eux deux, c'est tout juste ici le salaire d'un couple de classe moyenne. A Paris tout est cher. Nassim est obligé de compter son argent. Heureusement que le consul, un ami de ses parents, lui loue cette chambre de bonne à un prix défiant toute concurrence.


ZAHRA DJAM

 

 

 

 

 

 

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